De l’Occident : Régis Debray – 2014
Site de Régis Debray : http://regisdebray.com/ L’Institut français de Tunisie s’associe au Collège international de Tunis pour organiser une...
Le parcours professionnel de madame Nathalie de Baudry d’Asson l’a mené de la direction du marketing international chez l’Oréal, jusqu’à la direction générale de la division universitaire et professionnelle aux éditions Hachette, en passant par la direction de la rédaction de La Revue Des Deux Mondes.
Dès sa création en 1829 par François Buloz, La Revue Des Deux Mondes a eu pour objectif de proposer des analyses, comparatives ou synthétiques, quant aux pratiques (politiques, financières, industrielles, etc.) ayant cours dans d’autres pays que la France. De nombreuses plumes illustres en ont alimenté les colonnes : Alfred de Vigny, Honoré de Balzac, Sainte-Beuve, Charles Baudelaire, George Sand, Alfred de Musset, etc.
C’est en sa qualité de directrice de la rédaction que madame Nathalie de Baudry d’Asson a donné une conférence au Collège International de Tunis.
Voici quelques extraits du texte inaugural prononcé par Hélé Béji lors de sa venue le 14 avril 2001.
Les femmes trop intelligentes quelquefois gênent, dérèglent un peu les autres, en tout cas les hommes. Peut-être parce que les réflexes de la séduction atavique livrent dans leur virilité un combat intérieur où le corps de la femme est brouillé par l’écran trop brillant de son esprit.
Tu le sais, et c’est normal, on doute du génie de son sexe quand on ne regarde qu’en soi, car nos défauts et nos limites, même les plus secrètes, nous sautent aux yeux, nous obsèdent et nous tourmentent toujours plus que nos talents.
Mais c’est dans la découverte des autres femmes, et de leur esprit, surtout comme chez toi quand il s’allie avec la beauté (tu sais, c’est tout d’un coup l’expérience de la rencontre du beau et du vrai, la correspondance du visible et de l’invisible), c’est là quelquefois qu’on ne doute plus que le génie féminin peut exister, et existe. Et cela nous rassure.
Ainsi, la différence, le discours de la différence, ne suffit plus à lui seul à fonder une éthique. Il faudra aller bien au-delà. Et dans ta générosité intellectuelle vis-à-vis de l’autre, Nathalie, tu vas rencontrer cette difficulté. Car, dès que la différence se dresse, dès qu’elle se proclame, il est très difficile de savoir jusqu’où elle peut aller, et elle-même ne connaît plus ses limites. On ne sait plus quelle loi ou quel appétit l’habite, si c’est la vérité ou le mensonge qui l’anime, si c’est le pouvoir ou la liberté qui l’attire.
Ce n’est donc pas un hasard que tu reprennes cet héritage où le don de la littérature est inséparable de l’instinct de voyage, et que tu envisages ta revue comme une offrande à ceux qui sont interdits de voyage, une leçon d’humanité aux voyageurs d’aujourd’hui, s’ils oublient que les routes qu’ils empruntent sont pour les habitants des « deux mondes », et non « d’un seul », pour lesquels tu as décidé d’élargir le chemin, de rétablir le passage non pas seulement entre les deux mondes, mais dans les deux sens.
Liens :
http://www.revuedesdeuxmondes.fr/
En 2006, madame Nathalie de Baudry d’Asson a fondé la SARL « le lien public » qui propose, d’une part, la création et l’organisation de colloques, débats et séminaires et, d’autre part, le conseil en marketing stratégique et en communication corporate.