De l’Occident : Régis Debray – 2014
Site de Régis Debray : http://regisdebray.com/ L’Institut français de Tunisie s’associe au Collège international de Tunis pour organiser une...
Christian Gaillard est docteur en psychologie, psychanalyste membre didacticien et ancien président de la Société Française de Psychologie analytique, ancien président de l’Association Internationale de Psychologie Analytique et professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris jusqu’en 2007, chargé de cours à l’Université René Descartes et à l’Institut Jung de Paris.
Il a créé et dirigé les Cahiers de Psychologie de l’Art et de la Culture, a été longtemps co-rédacteur en chef des Cahiers Jungiens de Psychanalyse et est maintenant membre des équipes éditoriales de plusieurs revues internationales de psychologie analytique. Il a publié de nombreux travaux dans ces revues et dans d’autres, ainsi que dans des livres collectifs, comme par exemple, « Les évidences du corps et la vie symbolique », édité par l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris en 1998.
Il a donné en 2009-2010 un cycle de 4 conférencessur le thème “Création et Individuation“.
Voici quelques extraits du texte inaugural prononcé par Hélé Béji lors de sa venue le 3 novembre 2001.
Je dirai une chose que je sais de Jung, c’est qu’il a fait un voyage en Tunisie qui l’a beaucoup marqué, il le raconte dans son autobiographie, il a fait ici ce qu’il appelle « l’expérience archétypique », ce qu’il a appelé le « heurt avec l’Ombre du Soi », au moment où il voit passer, où il rencontre un cavalier berbère, qui le plonge soudain dans une sensation immense qu’il décrit ainsi : « J’avais l’impression d’avoir vécu cet instant une fois (le déjà-vu), et d’avoir toujours connu ce monde que seul séparait de moi l’éloignement dans le temps. C’était comme si je revenais dans le pays de ma jeunesse, et comme si je connaissais cet homme sombre qui m’attendait depuis cinq mille ans. » Et je crois qu’il faudrait relire Jung pour ré-interpréter l’actualité, et approcher l’altérité, l’image de l’Autre, (comme on dit dans le jargon un peu surfait d’aujourd’hui) comme la rencontre fascinante de sa propre antériorité psychologique (peut-être que le musulman n’est que ce qu’était le chrétien il y des centaines d’années).
Et d’ailleurs les peintres comme Paul Klee ont fait la même expérience en Tunisie, cette impression que les strates du temps, bien en deçà de votre existence individuelle, remontent en une seconde, l’art abstrait touchant peut-être le plus loin à cette expression esthétique d’une forme antérieure et enfouie de la conscience et de l’émotion métaphysique qu’elle procure.
Lectures :